Quelque part, sur une plage…

La petite plage isolée était déserte, la mer était calme ; la pleine lune que reflétait l’eau éclairait la nuit d’une pâle lumière. Il avait fallu un moment à Ethan pour casser la coquille de Juliette, fouiller son âme et gagner son cœur, et ce soir, il lui semblait qu’elle allait enfin s’abandonner à lui ; elle avait les mains moites et tremblantes, et sa voix trahissait sa nervosité. Un souffle de vent frais lui caressa le visage et elle eut un frisson.

— Alors c’est vrai, tu pars demain ? dit-elle, espérant qu’il la contredirait.
— Oui.

Le cœur de Juliette s’était serré dans sa poitrine. Elle ne voulait pas qu’il parte, elle ne se sentait pas capable de vivre sans lui. Pourtant, trois semaines plus tôt, elle ignorait son existence ; l’amour est un sentiment surpuissant, une drogue dure.

— Emmène-moi avec toi, supplia-t-elle.
— Oh, si tu savais comme je le voudrais, mais c’est impossible. Mon détachement m’attend, je dois le rejoindre.
— Tu as raison, je suis idiote.
— Et puis, ton mari…
— J’aimerais tant avoir attendu, ne pas l’avoir épousé si vite. J’aurais été libre pour toi.
— On ne peut pas refaire le passé, souffla-t-il en la prenant dans ses bras. Tu me manqueras…
— Oh, Ethan…

Elle était mûre. Il se rapprocha encore d’elle, elle lui tendit sa bouche, et leurs lèvres se touchèrent pour la première fois ; ils échangèrent un long et doux baiser d’une folle sensualité, s’effleurant chastement les joues et les cheveux. Avec les caresses buccales, le désir s’intensifia et, très vite, ils s’accroupirent, puis roulèrent sur le sable, leurs corps étroitement entremêlés, comme collés l’un à l’autre. Il semblait à Juliette que le temps s’était arrêté et elle se prit à espérer que ce moment dure toujours. Leurs quatre mains exploraient à présent l’anatomie de l’un et de l’autre, avides d’en découvrir le moindre centimètre carré après trois semaines d’attirance contenue ; ils se retrouvèrent sur le sable durci par la marrée descendante, dans le plus simple appareil, leurs vêtements éparpillés autour d’eux comme un rempart à la réalité. Les fines vaguelettes de l’océan léchaient le dos de Juliette et contribuaient à son excitation. Le décor était poétique, l’homme, idéal, et le moment, parfait ; elle était en confiance, elle avait l’impression de ne faire qu’un avec lui, elle voulait qu’il la possède complètement, peu importaient les conséquences. Ethan ne se fit pas prier et la pénétra entièrement, caressant de la peau de son membre bandé les muqueuses humides de Juliette, dont la respiration trahissait le plaisir. Il la stimula longuement, s’amusant à la conduire au bord de la jouissance plusieurs fois avant de la propulser au cœur d’une vague de plaisir intense dans laquelle il l’accompagna avec un râle triomphant et le témoignage physique et gluant de son affection.

Ethan avait bien joué, et encore une fois il avait gagné. Demain, elle retournerait sagement auprès de son époux, auquel elle ne dirait jamais rien de cette fugace rencontre et, si l’étreinte avait été fructueuse, tous deux en élèveraient le fruit avec amour, lui par ignorance et elle par nostalgie d’un moment de plaisir éphémère. Il voulait une descendance nombreuse que ses revenus de petit comptable de province et ses envies de liberté ne lui permettaient pas ; se faire passer pour un soldat en permission, c’était sa solution pour perpétuer ses gênes à moindres frais.

Une réponse à “Quelque part, sur une plage…

  1. Voilà ce que c’est de se balader sur les plages sans préservatifs ds la poche et en plus pas maligne le service militaire est supprimé depuis longtemps. Ah les vacances en solitaire……Heureusement il y a les tests ADN pour le mari resté à faire des heures sup pour gagner plus.

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